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jeudi 27 février 2014

Marcel Faure - 0001 à 0005 de la danse des jours et des mots


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Vendredi 23 septembre 2011 

Décider de commencer un journal à plus de 66 ans peut paraître surprenant. J'ai gardé précieusement, au fond de moi, cette âme d'adolescent romantique prompt à s'émouvoir comme à se révolter, mais surtout cette aptitude à m'absenter. – Tu étais où ? Est-ce que je sais où j'étais ...
Je voudrais surtout parler ici de l'air du temps, de l'arbre, de l'oiseau et du bouquet qui se fane sur la table de la cuisine, un peu comme Christian Bobin lorsqu'il écrit " Je pense à quelque chose, mais je sais pas à quoi ". Suivre la trace du jour qui s'en va. Un roman plus qu'un journal puisque ce n'est pas de la réalité dont il sera question ici. Un journal plus qu'un roman, puisque chaque petite séquence reste le plus souvent sans suite. Un face à face, un corps à corps avec les mots, poème, proème, à chaque lecteur d'en trouver sa propre définition.
Cependant le quotidien ne saurait être absent totalement. Ainsi aujourd'hui, nous avons profité du beau temps, Lloydia et moi, pour aller marcher près de chez nous. Au retour, l'esprit libre et désembué par l'effort, je pianote sur le clavier et les mots me viennent facilement, comme me viennent parfois certaines phrases qui se mettent à danser dans ma tête, et qui s'en vont.
J'aurais donc pu appeler ce journal " Le journal des petites phrases qui dansent". Après plusieurs semaines, j'ai abandonné le titre initial "Journal du temps qui passe" pour "La danse des jours et des mots", qui reprend les deux premières formulations.
Dans leur vase, mes zinnias s'en foutent. Tout ce qu'ils veulent c'est un peu d'eau. Survivre jusqu'à demain.




Samedi 24 septembre 2011

Tous ces mots échoués dans les poèmes, comme des graines que le hasard dépose sur une île déserte, germeront-ils un jour dans quelque cœur en friche ? Ceux qui s'égrènent ici, quitteront-ils la serre où je les pose ?
Mes mains sont pleines de ce que j'ai vécu et ne traduisent pourtant que l'instant. Mes zinnias ne passeront pas une nouvelle nuit, mais resteront vivants au creux de ma phrase.

Tous ces mots … ici … que je voudrais comme autant de fleurs ... vivantes.

Cet après-midi, lloydia et moi, nous irons cueillir quelques fougères pour une exposition. Toujours cette opposition entre servir la connaissance, et prélever ce que la nature nous offre à regarder.
Tous ces mots ici, pour l'éphémère comme pour ces fougères qui nous viennent de la nuit des temps.




Dimanche 25 septembre 2011 

Dans toute leur splendeur, les fougères. Autrefois, dans les matelas elles avaient la réputation d'éloigner les parasites. Aujourd'hui, dans cette salle, elles pavanent derrière leurs étiquettes d'identification. Martine et Nathalie nous ont vraiment concocté une belle exposition.
La salle est généreuse et vaste, comme Henri et Françoise qui nous reçoivent avec le café.
Les amis virevoltent, plongeant du nez et des yeux au plus près des spores. Ils griffonnent, dessinent, questionnent les spécialistes pour mieux cerner encore ces frondes que l'automne commence à assiéger.

J'ai honte. De leur nom je n'ai rien retenu. Mais était-ce si important.

Au-delà de l'exposition, les amis sont là. Chacun se dit heureux de l'autre. L'unique bouteille de vin que l'on partage ... Quelques gouttes par verre ... Un délice qui n'a pas de prix.




Lundi 26 septembre 2011 

Matins solaires, trois petits oiseaux s'en vont à l'école. Tout le palier pépie. L'instant d'un ascenseur ... C'est fini ...
… Jusqu'à midi.

L'irruption de l'avenir, quatre fois par jour.




Mardi 27 septembre 2011 

Capitale de l'instant. Ce que mon regard découvre est roi. Souvent une plongée au plus profond du vert. L'harmonie végétale me comble. Les grandes religions n'en retiennent que des symboles qu'elles déploient aux frontons de leurs édifices.

J'y vois le sanctuaire nourricier et artistique de l'homme, les racines qui lui font défaut. Communiquer sans intermédiaire avec l'essentiel ... souvent nous n'entendons rien ... Nos pauvres oreilles atrophiées ... Nous manquons de patience ... Soudain cette lumière que je ne sais trop dire.


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