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mardi 17 février 2015

MARCEL FAURE - 0201 à 0205 de La danse des jours et des mots







Lundi 9 avril 2012 

Chaque fois que je découvre un nouveau poète, je suis découragé. Il a su trouver des mots, des formes, pourtant tellement évidents quand on les lit, qu'après cela, tout ne sera que banalité. Plus je me sens proche de lui, plus cette sensation est forte. Ainsi Édouard Piolet :

Confins

.................

Rideaux fenêtres grilles.
Le soleil éclaté
Plante ses banderilles
Dans les yeux de l'été !

Je me retire sur la pointe des pieds.



Mardi 10 avril 2012 

Je suis vendeur à la sauvette. Vous ne le saviez pas ? J'ai déballé ma marchandise sur un banc public : quelques piles d'enveloppes surprises. Je bonimente pour attirer le chaland.
- Rêves à gogo, demandez mes rêves prêts à l'emploi.
Personne n'en veut. Chaque lot propose des lieux idylliques où s'installer – une fontaine dans une clairière et un petit nuage – une rivière qui serpente au milieu des prés et son petit nuage – un flamboiement de fleurs dans un jardin extraordinaire et son petit nuage – un soleil, son arc en ciel et son petit nuage.
Pourquoi ? Pourquoi ? C'est ce nuage disent-ils, nous n'en voulons pas de la pluie.
Un rêve sans nuage, c'est comme un théâtre sans rideau, toute la magie s'évapore. Qu'ils aillent donc expérimenter le "sans nuage" en s'installant pour un an au centre du désert.



Mercredi 11 avril 2012 

Mon corps si léger mon corps si lourd
Et cette rosée sur tes yeux
Te consoler de mes mots gourds
User du ciel et du bleu
Mon souffle brut mon souffle court
Sur le mouillé de ta joue
Effiloche l'eau qui sourd
Avant d'atteindre ton cou
Mon corps si lourd soudain léger
Et la bourrasque éparpillée
Aux quatre coins de l'oreiller
Mon corps si lourd soudain léger



Jeudi 12 avril 2012 

Le poème est l'expression d'une pensée souffrante. Les poètes ne seraient donc que de grands malades mentaux qui racontent la perception défigurée, tordue et retordue, pour être acceptable par leur cerveau gangrené qui lui, aurait une certaine idée de la pureté.
Sables mouvants des franges de la raison, piment des jours gris, dans l'extravagante abondance des connexions neuronales, le poème, ma ligne d'horizon, ma ligne de fuite, mon nuage magique.



Vendredi 13 avril 2012 

Duvet d'argent des jeunes feuilles d'amélanchier, le printemps s'affirme tranquillement. S'installe alors un complexe langage d'odeurs que seules les plantes peuvent déchiffrer.
Le frêne somnole encore et médite. Jamais, pense-t-il, un arbre n'aurait accepté de faire le chien savant dans un cirque. Je m'assieds auprès de lui, le dos bien calé contre son tronc et je tente de faire sève commune avec lui.

Viennent alors trois papillons jouant avec mon nez. Dans une effervescence d'ailes, ils se pourchassent joyeusement. Arabesques de haute voltige dans un silence à peine troublé par le bruit assourdi d'un tracteur aux labours, ils profitent sans compter de leurs jours éphémères.














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1 commentaire:

  1. Ah comme je les aime cette danse des jours, je crois que les poètes sont de grands malades mentaux mais c'est pour se préserver du fade réel ! Foi de Gavroche CHAPEAU BIEN BAS à tous les deux ! Merci pour ce partage si beau et si juste ! bises et douce fin de journée loin de toute contrariété !!

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